Gagnant : Francesco Bagnaia
Le retour de Bagnaia à Motegi a été l'une des grandes histoires du week-end. Il y a quelques semaines, il semblait perdu. A Barcelone et à Misano, il s'est mal qualifié, a chuté et semblait ne pas avoir confiance en sa Ducati. Nombreux étaient ceux qui se demandaient si ses jours de gloire étaient déjà comptés.

Mais au Japon, il a semblé renaître. Après une rumeur de bagarre au sein de Ducati pendant les essais de Misano, il est revenu différent, avec une moto en état de marche. La pole position, un nouveau record du tour et deux victoires dominantes ont montré que l'ancien Bagnaia était de retour. Les raisons peuvent être à la fois techniques et mentales. Ducati a admis que sa moto utilisait un mélange de pièces 2024 et 2025, lui donnant une configuration plus proche de la moto avec laquelle il a gagné 11 courses la saison dernière. De plus, la présence de Casey Stoner dans le garage l'a encouragé et lui a peut-être donné une nouvelle perspective.

Le perdant : Jorge Martin
La saison de Jorge Martin a été gâchée par les blessures, et Motegi a été un nouveau coup dur. Il a été mis à l'écart quatre fois cette année, à chaque fois au moment où il semblait retrouver de la vitesse.

Cette série de malchances est d'autant plus frustrante que Martin commençait à comprendre la moto d'Aprilia. Son rythme en Hongrie a montré qu'il pouvait être compétitif sur la distance de course, et il travaillait sur les moyens d'améliorer ses difficultés en qualification. Aujourd'hui, alors que le calendrier arrive sur certains de ses circuits préférés en Asie-Pacifique, il est contraint de subir une nouvelle intervention chirurgicale.

Vainqueur : Joan Mir et Honda
Les fans de Honda ont enfin eu une raison de se réjouir à Motegi, grâce à l'incroyable podium de Joan Mir. Pendant deux ans, Mir a ouvertement critiqué la RC213V, et les résultats ont souvent confirmé sa frustration. Pourtant, Honda a choisi de prolonger son contrat, confiant que le pilote et la moto pouvaient s'améliorer.

Cette confiance a été récompensée. La moto a clairement été améliorée au cours des derniers mois. Luca Marini s'est montré de plus en plus rapide, Johann Zarco a aidé à orienter le développement, et maintenant Mir a ramené l'équipe d'usine sur le podium avec une brillante troisième place.

Le perdant : KTM
La saison de KTM a continué d'être marquée par la brillance de Pedro Acosta et par la dépendance de l'équipe à son égard. Lors des qualifications et du sprint, le jeune pilote a une fois de plus démontré son talent, mais lors de la course principale, des problèmes de pneus et une erreur l'ont envoyé à l'arrière.

Sans Acosta, KTM semblait faible. Alors que d'autres pilotes ont brillé, le trio Brad Binder, Enea Bastianini et Maverick Viñales ont tous été en dehors du top 10.

Ce week-end a mis en évidence le problème : KTM est compétitive quand Acosta est performant, mais s'il ne l'est pas, l'équipe est en grande difficulté.

Vainqueur : Marc Márquez
Pour Marc, Motegi n'était pas qu'une question de chiffres. Certes, il a égalé le record de titres de Valentino Rossi, mais il s'agissait surtout de clore un chapitre douloureux de sa vie.

Depuis son accident à Jerez en 2020, Marc a lutté contre les blessures, le doute et la pression d'être à la hauteur de sa domination passée. Il s'est parfois demandé s'il serait à nouveau le même pilote. Motegi lui a donné la réponse. Il n'a peut-être pas gagné la course principale, mais sa deuxième place lui a suffi pour remporter le titre et, plus important encore, pour se prouver qu'il peut encore concourir au plus haut niveau.