Max Verstappen a remporté le Grand Prix d'Italie à Monza, mais le plus grand sujet de discussion est venu de derrière lui, car les ordres d'équipe tardifs de McLaren ont créé des tensions entre leurs deux pilotes. Verstappen est parti de la pole position et a tenu tête à Lando Norris à la première chicane, bien qu'on lui ait demandé de rendre la place après une sortie de piste. Il a rapidement repris la tête et a ensuite géré la course calmement, restant devant les McLaren et remportant sa troisième victoire de la saison.

Pendant la majeure partie de l'après-midi, Norris a occupé la deuxième place et Oscar Piastri la troisième. Les deux McLaren se sont neutralisées et ont creusé l'écart avec Charles Leclerc, quatrième, tandis que George Russell et Lewis Hamilton se battaient plus loin. McLaren avait la voiture la plus puissante après Verstappen, et les deux pilotes étaient en ligne pour une grosse récolte de points. Au moment où les derniers arrêts aux stands entraient en jeu, il semblait évident que Norris terminerait devant Piastri, puisqu'il le menait depuis le départ.

La situation a changé en fin de course lorsque McLaren a choisi de faire rouler les deux voitures longtemps, puis de passer aux pneus tendres. Ils voulaient rester dehors le plus tard possible en cas de voiture de sécurité ou de drapeau rouge, ce qui aurait pu leur donner une chance d'attaquer Verstappen, et ils devaient également se protéger contre Ferrari qui mettait Leclerc entre leurs voitures. Pour prévenir ce risque, McLaren a fait passer Piastri au stand en premier, même si Norris était devant. L'idée était de faire rentrer Norris tout de suite après et de garder le même ordre.

Cependant, lorsque Norris s'est arrêté un tour plus tard, le plan a mal tourné. Sa roue avant gauche a mis beaucoup trop de temps à se mettre en place et l'arrêt au stand a duré 5,9 secondes. Ce délai est suffisant pour permettre à Piastri, qui s'est arrêté proprement, de prendre l'avantage. Soudain, les McLaren se retrouvent dans le mauvais ordre et, alors qu'il ne reste qu'une poignée de tours à parcourir, l'équipe doit décider de la marche à suivre.

A la radio, Will Joseph, l'ingénieur de Norris, s'est excusé immédiatement en disant : "Lando, toutes mes excuses pour l'arrêt au stand" Norris n'a pas répondu, restant silencieux dans la voiture. Piastri, lui, n'a pas apprécié qu'on lui dise de laisser repasser son coéquipier. "Je veux dire, nous avons dit qu'un arrêt au stand lent faisait partie de la course, donc je ne comprends pas vraiment ce qui a changé ici", a-t-il dit. "Mais si vous voulez vraiment le faire, alors je le ferai". Un tour plus tard, il s'est écarté et Norris a repris la deuxième place derrière Verstappen.

Même Verstappen avait quelque chose à dire lorsque son ingénieur Gianpiero Lambiase l'a mis au courant du changement de McLaren : "Ha ! Juste parce qu'il s'est arrêté lentement ?", s'est moqué le pilote Red Bull, avant que Lambiase ne réponde rapidement : "Ce n'est pas notre affaire, mais je suppose que cela maintient l'équité entre les pilotes en termes de championnat. Concentrez-vous sur la route, s'il vous plaît.

Après la course, Norris a déclaré qu'il ne voulait pas gagner des places de cette manière, mais qu'il acceptait la décision de l'équipe: "De temps en temps, nous commettons des erreurs en tant qu'équipe et aujourd'hui, c'était l'une d'entre elles. J'ai fait tout ce que je pouvais aujourd'hui. Je ne pouvais pas faire beaucoup plus. J'ai essayé de me battre contre Max. Nous avons fait une bonne course et il est arrivé en tête", a-t-il déclaré. Piastri, quant à lui, a admis que la décision était "une demande juste" et qu'il était plus important de maintenir l'harmonie au sein de l'équipe, même s'il a laissé entendre qu'il n'était pas entièrement d'accord en disant : "Je pense que l'appel radio en dit assez".

Andrea Stella, le patron de l'équipe McLaren, a expliqué plus tard que l'ordre avait toujours été clair : le pilote qui menait avant les arrêts ne devait pas perdre uniquement à cause de la façon dont la séquence des stands s'est déroulée. Il a ajouté que l'intention n'avait jamais été que Piastri gagne à passer en premier aux stands, mais de protéger les deux voitures de Leclerc et d'obtenir le meilleur résultat global pour l'équipe. La lenteur de l'arrêt au stand de Norris a créé une situation délicate, mais Stella a insisté sur le fait que le rétablissement de l'ordre était conforme aux principes de McLaren.